Je viens de découvrir le peintre allemand, Emil Nolde (1867-1956), dont je tairerai le véritable nom à rallonge pour la seule et bonne raison que celui qui se renome, surtout un artiste, ne tient pas à ce que ce dernier demeure dans nos esprits.
Mon œil a été attiré par la force de la suggestivité des couleurs des oeuvres de Nolde. Des paysages qui appartiennent au mouvement impresssionniste qui constituait à l’époque le début de l’Art moderne. Un monde réinventé par des lignes, contrastes et couleurs qui nous présentent une vision imaginative du réel, une lecture suggestive de notre propre vision du réel ; celle-là même qui touche notre âme plus qu’aucune autre.

Quand une oeuvre attire notre oeil, elle nous appelle, nous communique un monde avec lequel nous sommes liés sans savoir consciemment pour quelles raisons. Regarder une peinture qui nous interpelle peut être aussi riche que la lecture d’un roman qui fait écho à notre intellect et notre ressenti en créant le lien invisible de leur union qui fait de chacun de nous des êtes si uniques. Souvent l’art opère sur nous comme une thérapie qui nous dévoile une parcelle encore inexplorée de notre psyché.


La dominante rouge et les couleurs saturées sont chez Nolde une expression de la force vitale de la vie en chaque lieu, en chaque chose. La pallette narrative nous propulse dans une autre dimension où seul l’imaginaire peut naviguer librement.
Les portraits et auto-portraits de Nolde me révulsent si j’ose dire. Ils me renvoient une vision d’horreur, tels des morts vivants prêts à surgir de la toile. Autant vous dire que je suis moins enthousiaste, mais force est de constater que la suggestivité impressionniste de Nolde opère sur moi. Je n’y suis pas insensible. Et la question que je peux me poser serait pourquoi ces portraits me dérangent autant ?


Connaissez-vous cet artiste-peintre ? Que vous suggère ce petit échantillonnage de ces oeuvres ?
En tant qu’individu, Nolde soutenait le régime nazi. Mais Hitler n’approuvait pas son impressionnisme flamboyant tourmenté. Il a été dès lors décridibilisé et connu de grandes difficultés pour poursuivre son art jusqu’au fait même de pouvoir se réapprovisionner en fournitures.
En découvrant son œuvre à laquelle j’ai été sensible, je ne savais rien de la personne et encore moins de ses affinités avec le régime nazi.
L’art pour l’art. Et j’avoue que pour la petite fille de déportés que je suis a bien du mal à l’écrire. Mais je crois que l’art n’a rien à voir avec l’identité de l’artiste… ou pas.
Qu’en pensez vous ?